Critique: Destroyer

Ce film bénéficie d’une très forte publicité, avec une bande-annonce que j’ai trouvé excellente. Le choix musical et les dialogues apportent un suspens, une tension annonçant un succès du 7ème art.

Malheureusement, si l’interprétation d’une Nicole Kidman vieillie est au niveau (vraiment), ce n’est pas le cas du rendu final. Le teaser contient en fait la majorité des scènes d’actions du film. Néanmoins, l’intrigue n’est pas dévoilée car les dialogues présentés dans la bande-annonce sont hors contexte: ils ne correspondent pas à la situation présentée par la bande-annonce. J’ai eu légèrement l’impression de me faire arnaquer, et ce dès la première demi-heure du film.

Il m’est difficile de trouver ce qui manque au film. Le scénario n’est pas mauvais, la distribution encore moins ; mais le personnage construit par le réalisateur est trop fragile pour être crédible. On ne comprendra que peu se qui se passe dans le crâne d’une ancienne indic un peu trop opportuniste, et qui voit la situation se retourner contre elle. Elle cherchera ensuite à se venger quand elle retrouvera le chemin de personnes de son passé. A cela s’ajoutent quelques confusions (en tout cas chez moi) suites aux alternances entre périodes de flash-back et retour à aujourd’hui.

Ma note: 6/10. Une magnifique N.K sauve le film avec son interprétation.

Bonus, un autre exemple de bande annonce mieux réussie que son film.

Critique: Vice

J’écris cette critique à froid, dix jour après visionnage au cinéma. Si quelques détails m’ont probablement échappé depuis, le résumé ci-après reste très représentatif du film.

Nous sommes témoins ici d’une nouvelle transformation de Christian Bale, référence en la matière. Il incarne Dick Cheney, le « VP », ou le « Vice » de Georges W Bush, peu ou pas connu en France, tout du moins pour ma génération (qui le 11/01/2011 était déçue de ne pas pouvoir voir Vincent Lagaf’ à la télé). CB s’est encore surpassé dans l’interprétation de son personnage. La performance est encore plus saisissante après le visionnage d’une interview du vrai Dick Cheney. Je retrouve la même intonation de voix, la même posture et gestes ! Accompagné de Steve Carell, même Amy Adams a du mal à se faire remarquer dans ce casting irréprochable (et primé).

Dick Cheney est un politicien qui, aidé de sa compréhension de la politique et des affaires, de ses nombreux contacts et de sa faible moralité, devient un jour vice-président des États-Unis. Mais pas n’importe lequel, puisque sa présence sur la liste de « Georges » s’est faite sous conditions. Car Dick ne souhaite pas occuper un poste qu’il trouve trop symbolique et utilisera tous les moyens légaux ou non pour devenir l’homme le plus puissantes des U.S.

Ce biopic aux touches humoristiques voire un peu trollesques (impossible d’en dire plus sans spoiler) est magnifique et je me suis délecté de chaque scène avec Christian Bale. Je resterai sur une pensée peu positive: à quel point c’est exagéré ou vraiment représentatif de la politique américaine de l’époque, et aujourd’hui représentée par Trump ?

Ma note: 8.5/10. Le casting et la mise en scène sont le point fort du film. Avec un casting un peu moins bon, la note baisserait probablement.

Critique: Dragons 3 : Le monde caché

Je me déplace dans les salles voir des films d’animation essentiellement pour le visuel ; le public visé n’entrant pas vraiment dans ma catégorie d’age. Le visionnage du film le confirme, bien que je fus surpris d’avoir des voisins pas si jeunes que ça, mais je suppose que la langue anglaise (VOST) a du jouer.

J’avais apprécié le premier Dragons principalement pour l’originalité et la variété esthétique des dragons et surtout du plus puissant d’entre eux Krokmou / Toothless. How to train your Dragon 3 (nom original) fait aussi bien que son prédécesseur, sans rajouter d’éléments remarquables. Peu de prise de risque donc.

Le scénario simple avec peu de rebondissements, restera sans suspens. Dans un monde où les Dragons, convoités par des chasseurs, sont en danger, Krokmou prend son rôle d' »Alpha » (meneur) pour sauver son espèce.

Ma note: 7.5. De bonne humeur, je me suis finalement pris à l’histoire.

Critique : Alita : Battle Angel

Je n’avais pas particulièrement remarqué la discrète bande-annonce d’Alita, présageant d’un classique film d’animation-action.

5 minutes après le début de la séance, je remarque déjà la qualité visuelle du film. Le design d’Alita est impressionnant est très réussi, le personnage est très expressif. Je suis très vite tombé sous le charme de la cyborg aux énormes yeux. J’ai ressorti quelques scènes d’Avatar pour pouvoir comparer. Le rendu final est meilleur que le film qui a bientôt 10 ans maintenant. La différence est l’usage de moins d’effets spéciaux, plus de sobriété qui apporte un réalisme rare au film, et pour ça, il faut de vrais décors ! Les premières scènes avec Alita portant des vêtements humain, appréciant la nourriture ou simplement son toucher sont des exemples parmi d’autres. Et cela certainement aidé le jeu des acteurs qui n’ont pas eu à parler face à un fond vert.

Ce film est techniquement réussi ; je ne regrette pas ma séance Dolby Cinema 3D que je réserve aux films très visuels ou sonores (Bohemian Rapsody) car cela reste pas donné même pour un abonné (4€ de supplément pour le Dolby Cinema et 3€ pour la 3D).

Parlons maintenant d’Alita. Dans un monde futuriste dévasté par des guerres, une Cyborg est trouvée vivante dans une décharge par le Docteur Ido. Elle a perdu sa mémoire pendant son long sommeil. Mais peu à peu, lors de ses aventures, elle se découvre des capacités très spéciales. Au delà du rendu graphique, on trouve là un personnage très bien construit et contrasté entre son esprit adolescent et ses instincts de « Battle Angel ». C’est agréable d’avoir un personnage un peu plus profond et sensible et qui ne tombe pas dans le premier piège amoureux (mais le second ?) ou la simple rage.

Pendant 2h, le film nous imprègne lentement mais surement de l’univers imaginé par Yukito Kishiro, en même temps qu’Alita retrouve son identité. On y retrouve de nombreux Cyborgs, des tueurs à gages, un paradis technologique semblable à l’Elysium, et le Motorball, un sport « de balle » se jouant sur des rollers à propulsion. Un univers peu joyeux propice à de magnifiques scènes de combat. A la sortie de la séance, les deniers gros blockbuster (Avengers, Mission Impossible) me paraissent d’un coup bien fades.

Je finirai sur la seule fausse note du film: l’interprétation de Keean Johnson qui est décevant face à un Christopher Walz jouant encore une fois au docteur (mais pas allemand cette fois ci) ou un Mahershalant Ali de plus en plus remarquable et remarqué.

Je fini de rédiger cette critique me rendant compte que je n’ai pas parlé de la bande sonore. En y réfléchissant, elle ne m’a pas marqué, mais c’est une bonne chose, car cela veut dire que elle a très bien accompagné le visuel du film, sans s’y substituer. J’y ferai plus attention après un deuxième visionnage.

Les spectateurs semblent avoir désavoué les critiques, comme trop souvent dans des adaptations d’œuvres originales. J’espère bien voire une suite le plus rapidement possible, ce qui n’est pas encore gagné au vu des ventes.

Ma note: 9.5/10.

Critique: Les Estivants

Il m’est assez difficile de décrire ce film. Je n’ai trouvé aucun fil conducteur pendant les deux longues heures de ce court métrage. L’histoire commence sur Anna se faisant – plus ou moins – larguer par son mec, qui lui annonce qu’il ne viendra pas avec elle en vacances en Côtes-D’Azur. S’ensuit pour elle un séjour en famille compliqué, entre crise de nerfs, coup de fils compulsifs et forte naïveté.

Dans leur maison de vacance habitent un groupe de bourgeois parlant de problème de bourgeois et formé par Anna, sa sœur Éléna, un ancien PDG à la retraire et d’autres que j’ai oubliés. Cohabitent avec eux des personnels de maison totalement inutiles scénaristiquement. Ils amèneront fades amourettes, demandes salariales à leurs patrons qui n’accorde que peu d’intérêt à leur sort, et ne communiquerons jamais avec avec les personnes qu’ils servent.
Il y a trop de personnages qui interagissent peu ou pas ensembles, qu’on ne suit plus. Puis comme Anna et Éléna à un moment dans le film, on ne comprends plus rien.

Exceptionnellement, pendant l’écriture de ce texte, je me permet de vérifier, auprès d’autres critiques, si je n’étais pas simplement passé à côté du film. Cela ne semble pas être le cas, en tout cas je ne suis pas le seul.

Ma note: 2/10. A éviter, un film émotionnellement et scénaristiquement très très brouillon.

Critique: Une intime conviction

Après Edmond, c’est la deuxième fois en deux semaines que je découvre Oliver Gourmet dans la distribution. Il interprète dans « Une Intime Conviction » l’un des avocats actuels les plus médiatisés de France: Éric Dupond-Moretti. Il a plaidé pour Abdelkader Merah, Jérôme Cahuzac, Bernard Tapie ou Karim Benzema .. Le film n’est pas une biographie mais une plaidoirie du célèbre avocat, plaidoirie de l’affaire Viguier (spoil). Il démarre sur la révision du premier procès qui avait vu Jacques Viguier acquitté du meurtre de sa femme Suzanne suite à l’appel du procureur général.

Olivier Gourmet est accompagné de Marina Foïs, qui lui présente l’affaire. Pour des raisons personnelles, elle s’occupe de trouver l’avocat et d’une grande partie de l’analyse des nouvelles pièces ajoutées au dossier: les écoutes téléphoniques. Très impliquée, elle permettra grâce à son travail et de sa connaissance du dossier d’apporter des éléments-clés en faveur de la défense.

Mais ce dossier ne sera pas toujours facile et se fera parfois au détriment de sa vie personnelle. Les deux acteurs forment un duo puissant, sans fausse note. On rentre très rapidement au cœur de l’affaire, remarquable par la confrontation entre les deux parties. Car cette affaire oppose différents clans de la même famille, persuadée de l’innocence de son gendre ou de la culpabilité de leur beau-frère. Le tout axé, faut de preuves et de cadavre, sur la fameuse intime conviction des jurés, qu’on ne trouve d’ailleurs qu’en France.

On notera l’effort du réalisateur de tourner quelques scènes à Toulouse, mais n’y allez pour ça, cela reste très court.

Ma note: 8/10. Très bon film pour les amateurs de thrillers judiciaires.

Critique: Green Book

Je suis allé dans la salle séduit par la bande-annonce de Green Book, bionic d’un pianiste noir dans l’Amérique raciste (sixties).
Ayant un peu de retard -le film étant sorti le 23 janvier en France, je m’étonne encore de trouver une salle quasi-pleine, même pour un dimanche soir (~19h).

Après 2h passées devant l’écran, je me suis fait à l’idée qu’il n’y a pas vraiment de surprise dans ce film. Malgré l’originalité certaine de l’histoire, la bande-annonce ou le synopsis dévoilent la majorité de l’intrigue. Les éléments narratifs supplémentaires correspondront au quotidien des personnages du film. Ce n’est pas un point négatif, c’est l’occasion de découvrir un autre (nième) face du racisme en Amérique que moi, jeune européen, ne peut connaître. Et une « face » originale puisque les rôles sont pour une fois inversés.

Ce film raconte la construction d’une relation entre deux personnes qui n’étaient pas faites pour s’entendre: Don Shirley, talentueux pianiste démarrant une tournée « in the South » et Tony Lip, videur de boîte, rempli de préjugés et connu pour sa manière de gérer « les conflits ». L’un a besoin d’une assurance pendant son voyage et l’autre d’agent depuis qu’il est temporairement sans emploi. Petit à petit, pendant le voyage, les mondes se rapprochent.

L’intellectuel et très coquet Don essaiera au cours de son voyage d' »apprendre quelques manières voire la mesure à un Tony peu réceptif qui ne comprend pas le monde luxueux dans lequel vit Don Shirley. Car le pianiste joue pour l’aristocratie (ou bourgeoisie ?) de l’époque qui l’accueille pour sa musique mais refuse l’accès à ses sanitaires…

Cette construction est forte et certainement aidée par la performance des acteurs. J’avais été convaincu par la performance de Mahershala Ali dans House of Cards et c’est toujours le cas ici, même au piano. La performance de Viggo Mortensen est encore plus remarquable que son personnage plus expressif, plus mobile, plus tactile est probablement plus difficile à interpréter que Don Shirley lui-même. Car le don restera volontairement discret dans beaucoup de situations gérées par Tony Lip. Il n’en demeurera pour autant pas passif.

On esquissera sourires pendant le film, qui sera passé très vite et agréablement.

Ma note: 8.75/10

Critique: Colette

[Critique sans spoilers]

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Je ne me documente jamais sur les films inspirés une histoire vraie car je préfère garder le suspens et découvrir le(s) personnage(s) tel(s) que le réalisateur a voulu les montrer. Pour résumer sans vous gâcher le plaisir (c’est la traduction officielle de l’académie française), Colette est une femme qui se trouve un talent d’écrivain et tente de se faire une place dans une époque encore peu propice à l’émancipation des femmes (fin du XIXe siècle).

Le film est une biographie fortement axée sur le plan sentimental et la relation entre « Sidonie-Gabrielle Colette » et son mari Willy, éditeur parisien et grand employeur de nègres qui écrivent pour lui ses succès littéraires. Le film commence par mettre succinctement en place leur relation, puis leur aventure vers leur succès « Claudine ». Enfin, la deuxième partie du film sera l’occasion de Colette de faire de nouvelles rencontres, défiant parfois les mœurs de l’époque, et de s’émanciper socialement et artistiquement.

Keira Knightley que je découvrais dans ce type de rôle est très convaincante dans le rôle de femme qui cherche à s’affranchir des hommes qui contrôlent sa vie (« la tiennent en laisse » comme une personne le présente dans le film). Son personnage est, sinon profond, très expressif. Dominic West est une mauvaise surprise et gâche le film en interprétant un second rôle principal (Willy) très fade et peu charmant. Il y a donc un fort déséquilibre dans le film, et les meilleures scènes se dérouleront sans Willy. Ces scènes sont surtout présentes à partir de la deuxième moitié du film, et c’est le moment où on commence à s’attacher à Colette.

Le problème étant que le film est construit sur une relation peu crédible entre une femme sans dot de la campagne et un éditeur peu appréciable ni charmant, faisant impasse sur la suite de la vie de Colette et de ce qui a fait sa renommée.

En résumé: Une première partie très longue, et un biopic peu réaliste sauvé par la prestation d’une Keira Knightley tout à fait crédible et très bien habillée par son costumier.

Ma note: 5.5/10

Critique: Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon dieu ?

[Critique sans spoilers]

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Je vais voir cette nouvelle comédie le jour de sa sortie officielle dans une (grande) salle de cinéma comble, ce qui confirme que le film était bien attendu par le public français. J’y allais avec un à priori plutôt négatif, ayant peur d’un épisode 2 écrit à la va-vite pour surfer sur un succès et exploitant la même narration et les mêmes gags. Je pensais par exemple à « Les Visiteurs: les couloirs du temps » et son coup du chandelier électrique arraché par Jacquouille. 22 Jump Street sera une des rares exceptions, est-ce que ce sera le cas de « Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon dieu ? » ?

Tout d’abord, le verdict de la salle : des rires francs, souvent en présence de Christian Clavier (le papa) et Pascal Nzonzi (le beau-papa africain), très réguliers pendant toute la séance. Le film est validé comme étant une très bonne comédie familiale tout public, légère et bourrée de clichés sur la France et la vie de famille. Je m’attends donc à de bonnes critiques des spectateurs malgré les mauvaises de la presse qui ne sais que trop rarement apprécier une comédie simple sans scénario digne d’un policier/thriller.

Personnellement j’ai la plupart du temps rejoint les rires de la salle sauf sur quelques clichés sur les arabes-juifs-jaunes-noirs un peu trop lourds, car j’y suis moins sensible. Point positif: les réalisateurs n’ont pas inventé une 5ème fille adoptive qui se marie à un communiste, mais une nouvelle histoire. Le film se passe quelques années après le premier, avec le casting initial réunit au complet. Les parents Verneuil – devenus grands-parents – font face à l’éclatement de leur famille: leurs 4 filles annoncent leur départ imminent pour l’étranger. Malgré leur effort d’ouverture (ils reviennent d’un fastidieux voyage chez les parents de leurs gendres), ils n’acceptent pas de ne plus voir leurs enfants. Ils décident donc conjointement de convaincre leurs gendres que la France est un pays accueillant et où ils peuvent envisager un avenir professionnel.

Christian Clavier et Chantal Lauby continuent de se démarquer dans leur rôle de couple « old-school » où ils sont très à l’aise (j’y vois un rôle similaire à « A bras ouverts »), et Pascal Nzonzi s’avère être l’atout comique du film, bien plus qu’au précédent opus.

Pour résumer: C’est un très bon film de divertissement, ni meilleur ni moins bien que « Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ». Ni une répétition de 2014. Je regretterai quelques gags pompés sur le premier film, des gendres un peu mois drôles qu’avant, et un monde un peu trop bourgeois. Mais je ne me suis pas ennuyé pendant la séance d’1h39mn.

Ma note: 8/10. Et 8/10 pour « Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? ».