Critique : Mais vous êtes fous

J’ai été très attiré par la bande-annonce par ce drame français. Le scénario je suppose inspiré d’une histoire vraie est simple et d’actualité, avec la montée et banalisation progressive dans la société des drogues dures, en tout cas de celle dont on parle ici: la cocaïne. Dans une famille où tout fonctionne, le père, dépendant à la cocaïne, empoisonne accidentellement sa femme et ses deux filles. Cela mettra d’abord en danger la vie de la plus jeune, puis tout son foyer qui se retrouve confronté à l’appareil judiciaire français.

On retrouve un casting correct avec les deux têtes d’affiche Pio Marmai et surtout Céline Salette que je trouve personnellement très juste et très sous-évaluée dans l’hexagone. Elle confirmera d’ailleurs mon avis dans ce film dans son rôle de mère qui voit du jour au lendemain tout ce qu’elle a construit s’effondrer.

Ce drame s’orientera principalement sur l’axe familial, passant de la détresse des enfants séparés de leurs parents, à la détresse du couple qui essaie de survivre à la situation. Même succinctement, il sera agréable de voir évoqués les aspects judiciaire (service de protection de l’enfance et procès du père), sociétal (impact sur amis et parents), et sur la dépendance en elle-même (le père qui doit se sevrer). Moment intelligents (par exemple, les parents qui annoncent qu’il y a du « poison » chez eux), ils permettront d’ajouter une relative légèreté au film qui perdra tout de même un peu son effet dramatique.

Ma note : 8.25/10. Le film est très fluide, complet, parfois instructif et sans longueurs.

Critique: Avengers Endgame

Cette critique est garantie sans spoilers.

Je me présente à cette « avant-première » à 00h du plus grand cross-over de l’histoire après une très longue année à attendre la fin de la phase 3 du MCU.

Et note importante, cette conclusion sera aussi le dernier passage de Stan Lee à l’écran.

Après l’excellent IW, les frères Russo étaient attendus au tournant, car le défi de surprendre une nouvelle fois le spectateur peu patient (génération Y & Z ) dans un monde du « spoil nucléaire » était difficile. Finalement, après le recul de la séance, peu de choses auront fuité à part quelques visuels alimentant plus des théories que vraies infos.

J’avais avant le début de la séance beaucoup de craintes sur le traitement de Thanos dont la profondeur avait été bien mise en valeur jusqu’ici. Aussi, que les 3h de films ne suffisent à pas à faire une place à tout le monde. Des craintes également sur le sort de personnages qui pourraient quitter définitivement le MCU de manière bâclée après de longues années de service (et des cachets trop élevés). Mais surtout pour moi le traitement de l’effacement de Thanos: une inversion même partielle de l’effet dès le début du film décrédibiliserait immédiatement l’acte de Thanos. L’arc narratif mené par les Russo amène sur un jeu d’équilibriste où il faudra trouver une solution ni facile (on tue Thanos à 15vs1, on vole ses pierres et on ressuscite tout le monde avec) ni avec trop de séquelles. Je ne vois pas Marvel mettre au placard la moitié de son casting et laisser un univers à moitié vidé (ou à moitié rempli).

Mais l’excitation était là aussi. Dans ma wish-list, j’espérais voir encore au moins une fois Thor (et son jouet tout neuf), Hulk & Iron Man se chamailler. J’étais aussi curieux de connaître l’inévitable fin du cycle pierres d’infinité (car trop utilisées). Car j’apprécie personnellement plus les pouvoir divinatoires (Thor, Odin, Marvel, Mjöllnir, Strange, pierres d’infinité, Maw…). Et puis, de voir Thanos prendre une bonne raclée quand même…

Bref, #j’étaisPasPréssé de connaître la fin du film. Au moins si elle peut être interminable à la Retour du Roi (version longue) !

La (non-)communication de Marvel a été efficace, et heureusement car l’annonce d’un Thor 4, Iron Man 4. Les Gardiens de la Galaxie 3 (oups) aurait sacrément réduit le suspens. Avant de voir le film, je ne me faisais en tout état de cause pas de souci pour les nouveaux arrivants Captain Marvel, Steven Strange ni pour les GdlG. Dans ma ligne rouge: Haweke, Spider Man, Stark, Rhodes, Wanda. Quant à Thor & Hulk, bien fatigués, ils restent quand même source inépuisable de gags donc je les vois mal partir sauf intérêt personnel de leurs interprètes. Et pour Loki, Captain America (et le reste), je ne savais pas trop (NSP).

Et puis, après les dernières discussions et spéculations, à 00h30, la séance démarre enfin. Les premières secondes, inhabituelles pour un blockbuster initient sans doute possible l’aspect émotionnel de la situation crée par le claquement de doigts de Thanos. Le film s’annonce totalement différent d’Infinity Wars. J’ai rarement senti un tel frisson dans la salle de cinéma, si impatiente. On retrouve notre équipe de Vengeurs en perdition, partagée entre impuissance et l’acceptation de la situation.

Le reste sera très difficile à évoquer sans dévoiler les événements-clé du film. Rapidement au début du film, le spectateur se retrouvera face à une situation peu anticipable et ouvrant très largement les deux heures suivantes du film ( « whaaaat ? » sic ). C’était osé, et le pari et globalement gagné. Mais j’ai envie de rajouter un « mais ». Ce « mais » sur la différence entre fraîcheur et originalité. Cette péripétie n’est pas vraiment originale. Si on demande aux fans 10 solutions à l’effacement de Thanos, la trame (mais très globale) du film en fera partie. Heureusement donc que le film est divisé en presque trois parties et que cette « réponse » ne constitue pas le déroulement final de l’histoire des Avengers. Dans tout les cas, cette situation est fortement inspirante en gags et situations co(s)miques. Pour piquer votre curiosité, demandez-vous dans quelle situation notre cher Captain America voudrait faire croire qu’il a changé de camp ? Le style est au moins aussi bon que Thor Ragnarok.

Le rythme du film est inégal, alternant entre scènes lentes mais rarement inutiles et actions. C’est à la fois le problème et l’atout du film. Il se passe énormément de choses en parallèle. C’est Infinity Wars en pire : l’astuce de séparer l’action en plusieurs lieux géographiques pour pourvoir caster tous les personnages est encore plus poussée dans Endgame. Le montage en a fait les frais ; on sent que des scènes ont été coupées malgré les trois heures du film. C’est bien dommage ! 2 minutes de plus sur le boom-tap-smash final et 3 de moins par ici aurait peut-être affiné le rendu. Si elle s’avérait être en préparation, une version longue du film serait très très intéressante à regarder !

Niveau réalisation, il n’y a pas de défaut majeur. Je sens toutefois une cohérence et qualité légèrement plus faible, certainement dues à la taille du film qui a nécessité plusieurs équipes de tournage simultanées.

Sur les références du MCU, les fans seront comblés. L’univers est toujours plus mature et ne perd pas trop en cohérence. Le scénario permet l’ajout de très nombreux clins d’œil et de personnages historiques que l’on se s’attendait pas à voir. Ca ajout une profondeur sur la conclusion de la phase 3 du MCU. Il y a au moins deux scènes de la mythologie Marvel fortement attendues (et peut-être d’autres que j’ai oubliées en route) et qui ont suscité une forte appréhension du public.

Et enfin sur la conclusion de l’histoire démarrée par Iron Man il y a 10 an: je suis resté légèrement sur ma faim. Pendant tout le film, j’ai été tenu en haleine par plein de rebondissements et sur-enchères scénaristiques, mais je déplore une trop faible prise de risque sur la toute fin. Sans attendre une fin rocambolesque aux multi-univers permettant au X-Men de rejoindre les Avengeurs, je m’attendais à un bouleversement plus conséquent de l’univers.

Mais tout le monde ne s’en sort pas indemne; c’est mon esprit pessimiste qui parle. Je reste un grand fan du MCU qui va tout de même être impacté (notamment les Gardiens de la Galaxie et un éventuel Thor 4), et suis heureux que tout ne soit pas cassé non plus 🙂

Enfin, je suis quand même obligé, malgré mon spoiler-free, d’annoncer un obscur…

Ma note: 9/10. La convergence des histoires de tous les héros du MCU rendait Endgame inévitable et sauf erreur magistrale des studios, inratable. Les axes narratifs et le volume d’action sont impressionnants et apportent une fraîcheur inespérée par rapport à l’excellent IW.

Hors de la fan-base Marvel, le film pourrait paraît brouillon, complexe, mais camperait certainement sur une très bonne séance action-comédie.

Bien évidement à revoir !

Critique: Le Vent de la Liberté

Chose rare, je vais voir un film distribué en allemand. C’est un peu déroutant au début, car l’immense majorité de mes « VO » étaient anglaises.

« Le Vent de la Liberté » s’inspire des péripéties de deux familles allemandes Strelzyk (couple + deux enfants) et Wetzel (couple) qui ont chacune vécu leur séparation par le « Mur ». Deux bricoleurs vont décider de passer de RDA (Est) en RFA (Ouest).

La détermination des forces communistes à empêcher des civils met en abîme la guerre idéologique de la guerre froide. Ce sujet sera d’ailleurs évoqué directement par l’un des personnages. En plus de la défaite militaire, la RFA et tout le bloc Ouest risquent l’échec de leur modèle communiste. Rapidement dans l’intrigue, la Stasi mettra en oeuvre des moyens considérables: forces militaires, enquêteurs, afin d’identifier… quelques suspects n’ayant comme de délit que de souhaiter quitter le pays.

Après une faute ayant permis aux autorités de se rapprocher d’elle, la famille Strelzyk devra construire son échappatoire en toute discrétion malgré un avis de recherche et toute une équipe à leur trousses.

En pour construire une montgolfière, il faut une certaine quantité de matériaux… et du temps.

C’est techniquement bien réalisé, avec une tension forte. Le jeu d’acteur est correct sans être remarque non plus (je ne connais aucun des acteurs). L’aspect idéologique apporte certainement un petit plus très instructif sur la période de guerre froid.

Ma note: 8.5/10. Une agréable surprise !