Critique: L’intervention

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L’intervention sort ce mercredi 30 au cinéma. Le film s’inspire d’une histoire vraie: la prise d’otage d’un bus scolaire à Djibouti dans le contexte d’une guerre colonialiste (1976). Peu connaisseur de cette période, je suis assuré d’arriver avec un œil « débutant » (traduction: je ne connaissais pas l’histoire colonialiste de ce pays ni l’issue de la prise d’otage).

Bilan: les 1h38 du film sont passées plutôt vite.

Cela commence très rapidement: après quelques scènes peu utiles, on apprend l’enjeu directement via les revendications politiques des preneurs d’otage. C’est possible ici car c’est ici surtout l’aspect militaire/opérationnel de la prise d’otage qui est en jeu et ça fonctionne bien. Ce qui manquera au film, et ce qu’Olga Kurylenko n’aura su apporter malgré l’effort certain des scénaristes: la dimension psychologique du drame d’enfants coincés entre deux frontières. Les quelques dialogues institutrice/ravisseurs ne suffiront pas à mettre en évidence la détresse des enfants captifs ni la danger imminent de la situation. On se contentera donc de spéculer du moment où les militaires vont intervenir et s’ils auront ou non l’aval de « Paris », embourbé dans la situation politique.  Au bout de 30 minutes, il n’y a plus plus d’événements notables, la tension descend et le film perd un peu de rythme.

C’est le jeu du capitaine André Gerval (Alban Renoir) qui sauvera le film. Il fait un sans faute à côté de ses congénères de l’escouade qui deviendra plus tard le GIGN.

En bref: du bon et du moyen dans ce film qui raconte une nième prise d’otage, mais pas de mauvais. Je regrette que la dimension politique du conflit se résume à un interlocuteur non visible au bout du fil.

Ma note: 7/10.

Critique: Glass

[Critique sans spoilers]

J’ai un sentiment de déjà vu en regardant ce film, accentué par le fait que les mêmes acteurs jouent le même rôle. Dans « Split », James McAvoy n’avait pas moins de 23 personnalités dont une lui permettant d’évoluer, acquérant ainsi une force surhumaine. Et bien sur, dans Incassable, Samuel L. Jackson et Bruce Willis jouaient respectivement Elijah Price et David Dunn.

Est-ce un simple remake 19 ans après ? Non. Le duo est remplacé par un trio. Elihah Price est toujours le « catalyseur ». Mais le reste change: le désormais héro David Dunn a pour mission de stopper son « contraire », l’anti-héros David Webb totalement incontrôlable. Cet équilibre à 3 vient à être remis en cause par le Dr. Ellie Staple, psychologue vivant dans un monde scientifique où les héros ne peuvent exister. Chacun cherche donc sa place dans une intrigue plus profonde qu’Incassable. Et qui aurait pu fonctionner.

Malheureusement créer un personnage aussi complexe occulte l’intrigue que je trouvais très intéressante (Catalyseur+Opposés) par l’appréhension de la personnalité de Kevin Wendell, ses 23 personnalités pour être précis. Moins bien construites que Split, pas grand chose émerge y compris de « La personnalité » et le personnage est globalement illisible.

Le Docteur sera le seul à ramener cette intrigue pendant la partie centrale du film, puis ce sujet reprendra le dessus pour conclure le film. J’ai apprécié cette partie que je n’attendais plus.

Bruce Willis, Samuel L. Jackson & James McAvoy tiennent très bien leur rôle qu’ils connaissent à la perfection. La confrontation physique entre les deux premier est un succès de mise en scène. Sarah Paulson brillera moins dans un docteur peu expressif.

Ma note: 6/10. Le biais est le personnage de Kevin Wendell trop complexe et occultant l’intrigue. C’est probablement personnel car je n’avais pas apprécié le trop irrationnel Split.

Crititique: Nicky Larson et le Parfum de Cupidon

Nicky Larson et le Parfum de Cupidon sort en salles ce 6 février et est vendu comme une comédie policière.

Le verdict: c’est bête, c’est poilant et totalement assumé. On ne retrouve pas la subtilité d’OSS 117 ou le style très british de Johnny English. Mais tout ça fonctionne pour peu qu’on soit réceptif à ce type d’humour quelques fois un peu insistant et trop prévisible. L’espion sachant tout faire qui « saute sur tout ce qui bouge » (sic) a déjà été bien vendu tout comme l’histoire d’amour détectée dès le début de la séance. Le film sera vulgaire pour certains, pas pour d’autres. Je suis un peu perplexe sur le fait de débuter le long-métrage par sur une vision nette de l’appareil masculin.

Coté casting on retrouve une Élodie Fontant en partenaire (professionnel) peu féminin de Nicky Larson joué par Philippe Lacheau (que je découvrais au cinéma). Les deux tiennent leurs rôles qui n’étaient que peu approfondis. On remarquera bien plus le jeu d’Élodie F. dans « Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu » par exemple. Didier Bourdon, sans faire un simple cameo, reste discret avec quelques apparitions – ne vous attendez pas à le voir tout le long de film, ce n’est pas le cas. Mais il introduit et conclut bien la comédie dans le rôle de gentil qui essaie de protéger un arme de destruction massive: le parfum de Cupidon.

Le filtre d’amour de Harry Potter. La plupart des gags – dont certains mémorables dans la scène d’action principale du film – sont basés dessus. Oubliez toute science, cette potion qui rend grossièrement amoureuse de vous n’importe quelle personne est usée toutes les 5 minutes dans le film avec sa touche musicale « drague ».

En bref, ce film videra plus votre grand muscle crânien qu’il le remplira. Si vous être prêt à l’idée et cherchez quelques modestes sourires comme moi un vendredi soir, ce film vous conviendra. Je lui préférerai cependant un classique comme Qui a tué Pamela Rose.

Ma note: 7/10.

 

Critique: le Chant du Loup

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[Critique sans spoilers]

Les cinémas Pathé-Gaumont proposant une soirée « Le Chant du Loup », je me retrouve dans une salle, presque un mois avant sa sortie, et n’ayant vu que son teaser. Et là quelque claque !

Premier conseil: ne regardez pas la bande-annonce. Sans être mauvaise, elle augure un film classique, mais ne traduit pas la tension qui nous tient pendant les presque 2h que compte ce chef d’oeuvre.

Omar Sy et Mathieu Kassovitz tiennent leur rôle, mais c’est la performance de François Civil et Reda Kateb incarnant respectivement un ingénieur acoustique et un commandant de sous-marin qu’il faut noter.

Après une rapide introduction des personnages, on rentre directement dans le vif du sujet, qui nous tient pendant plus d’une heure en haleine avec énormément de suspens, suspens accru face à notre méconnaissance de la stratégie militaire de la marine. Je me met à me demander si un telle situation qui pourrait bouleverser le monde n’a pas déjà failli se produire…

Le film est très réaliste, scientifique. On apprend des choses sur le fonctionnement d’un sous-marin, parfois « SNLE » (Sous-marin Nucléaire Lanceur d’Engin), les procédures de l’armée face à une situation très difficile et surtout l’importance du silence et de l’écoute, qui est très bien reportée dans la bande sonore du film, discrète et parfaitement adaptée.

C’est à ce jour ma plus grosse surprise de cette année.

Note: 9/10. A voir « sans dérangement acoustique ».

 

Critique : Edmond

[Critique sans spoilers]

Peu attiré par son titre trop simpliste ou sa catégorisation « drame », c’est un peu par hasard que je me retrouve dans une salle à regarder Edmond, sans trop savoir à quoi m’attendre.

J’ai été agréablement surpris. D’une part parce que je ne m’attendais pas à sourire, mais aussi parce que j’ai retrouvé quelques souvenirs de cours passés à étudier la fameuse pièce Cyrano de Bergerac. Et quelque culpabilité (et source) à penser à un certain Obelix faisant face à une histoire de nez trop gros (what ??).

Ne vous attendez pas comme moi à une revisite de la pièce car ce n’est pas le cas. On a ici une grande pièce de théâtre comique racontant l’écriture d’une pièce de théâtre (inception). Et tout ça fonctionne parfaitement.

Olivier Gourmet y incarne un Constant Coquelin débordant d’énergie dans ce qui doit être un de ses meilleurs films, qu’il porte allègrement. On ne remarque qu’ensuite Thomas Solivérès jouant un Edmond Rostant un peu jeune et peu trop rêveur, mais la mise en scène un peu exagérée (du théâtre quoi..) voulue du film y est pour quelque chose aussi.

On découvre donc la toute fin de 19e siècle, des lieux et personnages charmants et on se prête très facilement au jeu du poète faisant la cours en vers à sa dulcinée impossible, mais aussi sa source d’inspiration. Choix est fait de faire l’impasse sur le contexte politique, ce qui n’aurait fait que casser l’engouement du spectateur à vivre la création d’une des plus grandes pièces de théâtre française.

Bref, relire la pièce ou la biographie d’E.R. ne ferait que gâcher la surprise de cette belle surprise de début d’année, que je recommande grandement de profiter au cinéma.

Ma note: 8.5/10. Probablement un 9 avec un Edgard plus profond.

Critique: Dragon Ball: Broly

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[Critique sans spoilers]

Longuement attendu en Europe et en France après sa sortie le 14 décembre dans les box Japonais et l’arrêt (temporaire) de Dragon Ball Super trop peu comblé par l’éphémère Dragon Ball Heroes, Dragon Ball Super: Broly arrive enfin sur nos écran. Et j’ai pu le voir en avant-première ce 24 janvier au Gaumont qui a rempli 3 salles toulousaines très rapidement.

Le film est d’une durée moyenne, et après une demi-heure de flashback, je me suis fait à l’idée que Toriyama avait déclaré mort les précédents OAVs (pre-Super). Je suis un peu resté sur ma faim, attendant « à du lourd » quand le nom de Kakarot(o) fut prononcé à un moment clé du film. J’ai aussi observé quelques incohérences avec la série principale censée être canon tout comme ce film. C’est un peu plus dommage. Mais pourquoi pas après tout ? C’est agréable de (re)découvrir un personnage approfondi de la sorte.

La deuxième partie s’emballe assez vite. Une grande partie des personnes est expédiée pour faire place aux principaux protagoniste et.. au combat. On notera une différence majeure sur le dessin et les effets spéciaux et même la narration par rapport à DBS, Battle of Gods ou Résurrection of F. Sans être mauvais, l’appréciation sera je pense très variée en fonction des personnes. Personnellement, l’enchaînement plus rapide des scènes apporte plus de fraîcheur et m’a surpris – souvent agréablement – mais j’ai eu du mal à reconnaître les personnages aux traits modifiés posés devant un fond bourré d’effet spéciaux qui concentre trop l’attention du spectateur. J’avais été peu convaincu des quelques scènes en 3D de Battle of Gods par exemple.

Et puis en quelques courtes minutes, on passe d’un coup du combat à la film qui finit sur une note joyeuse. « Quoi c’est déjà fini ? »

Une dernière chose, ce film par son histoire et par son dessin est peu lié à Dragon Ball Super, inutile de s’attendre à des révélations sur le nouvel arc. On y retrouve sans surprise des personnages et transformations de cette saga, mais pas de révérences par exemple au toujours des univers et une certaine Kale pourtant aussi très verte. Cela m’a légèrement déçu, mais en même temps cela me permettra d’attendre plus patiemment la suite de cette série.

La différence de style d’animation est la chose la plus marquante du film et sera donc déterminante de l’avis du public, loin devant le scénario qui proposera peu de nouveau à l’exception des fans qui connaissent bien l’histoire (non-canon) de Broly.

Je met donc un 7/10. Et probablement un 8.5/10 si le style DBS avait été conservé.