Critique: Green Book

Je suis allé dans la salle séduit par la bande-annonce de Green Book, bionic d’un pianiste noir dans l’Amérique raciste (sixties).
Ayant un peu de retard -le film étant sorti le 23 janvier en France, je m’étonne encore de trouver une salle quasi-pleine, même pour un dimanche soir (~19h).

Après 2h passées devant l’écran, je me suis fait à l’idée qu’il n’y a pas vraiment de surprise dans ce film. Malgré l’originalité certaine de l’histoire, la bande-annonce ou le synopsis dévoilent la majorité de l’intrigue. Les éléments narratifs supplémentaires correspondront au quotidien des personnages du film. Ce n’est pas un point négatif, c’est l’occasion de découvrir un autre (nième) face du racisme en Amérique que moi, jeune européen, ne peut connaître. Et une « face » originale puisque les rôles sont pour une fois inversés.

Ce film raconte la construction d’une relation entre deux personnes qui n’étaient pas faites pour s’entendre: Don Shirley, talentueux pianiste démarrant une tournée « in the South » et Tony Lip, videur de boîte, rempli de préjugés et connu pour sa manière de gérer « les conflits ». L’un a besoin d’une assurance pendant son voyage et l’autre d’agent depuis qu’il est temporairement sans emploi. Petit à petit, pendant le voyage, les mondes se rapprochent.

L’intellectuel et très coquet Don essaiera au cours de son voyage d' »apprendre quelques manières voire la mesure à un Tony peu réceptif qui ne comprend pas le monde luxueux dans lequel vit Don Shirley. Car le pianiste joue pour l’aristocratie (ou bourgeoisie ?) de l’époque qui l’accueille pour sa musique mais refuse l’accès à ses sanitaires…

Cette construction est forte et certainement aidée par la performance des acteurs. J’avais été convaincu par la performance de Mahershala Ali dans House of Cards et c’est toujours le cas ici, même au piano. La performance de Viggo Mortensen est encore plus remarquable que son personnage plus expressif, plus mobile, plus tactile est probablement plus difficile à interpréter que Don Shirley lui-même. Car le don restera volontairement discret dans beaucoup de situations gérées par Tony Lip. Il n’en demeurera pour autant pas passif.

On esquissera sourires pendant le film, qui sera passé très vite et agréablement.

Ma note: 8.75/10

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