Critique: Avengers Endgame

Cette critique est garantie sans spoilers.

Je me présente à cette « avant-première » à 00h du plus grand cross-over de l’histoire après une très longue année à attendre la fin de la phase 3 du MCU.

Et note importante, cette conclusion sera aussi le dernier passage de Stan Lee à l’écran.

Après l’excellent IW, les frères Russo étaient attendus au tournant, car le défi de surprendre une nouvelle fois le spectateur peu patient (génération Y & Z ) dans un monde du « spoil nucléaire » était difficile. Finalement, après le recul de la séance, peu de choses auront fuité à part quelques visuels alimentant plus des théories que vraies infos.

J’avais avant le début de la séance beaucoup de craintes sur le traitement de Thanos dont la profondeur avait été bien mise en valeur jusqu’ici. Aussi, que les 3h de films ne suffisent à pas à faire une place à tout le monde. Des craintes également sur le sort de personnages qui pourraient quitter définitivement le MCU de manière bâclée après de longues années de service (et des cachets trop élevés). Mais surtout pour moi le traitement de l’effacement de Thanos: une inversion même partielle de l’effet dès le début du film décrédibiliserait immédiatement l’acte de Thanos. L’arc narratif mené par les Russo amène sur un jeu d’équilibriste où il faudra trouver une solution ni facile (on tue Thanos à 15vs1, on vole ses pierres et on ressuscite tout le monde avec) ni avec trop de séquelles. Je ne vois pas Marvel mettre au placard la moitié de son casting et laisser un univers à moitié vidé (ou à moitié rempli).

Mais l’excitation était là aussi. Dans ma wish-list, j’espérais voir encore au moins une fois Thor (et son jouet tout neuf), Hulk & Iron Man se chamailler. J’étais aussi curieux de connaître l’inévitable fin du cycle pierres d’infinité (car trop utilisées). Car j’apprécie personnellement plus les pouvoir divinatoires (Thor, Odin, Marvel, Mjöllnir, Strange, pierres d’infinité, Maw…). Et puis, de voir Thanos prendre une bonne raclée quand même…

Bref, #j’étaisPasPréssé de connaître la fin du film. Au moins si elle peut être interminable à la Retour du Roi (version longue) !

La (non-)communication de Marvel a été efficace, et heureusement car l’annonce d’un Thor 4, Iron Man 4. Les Gardiens de la Galaxie 3 (oups) aurait sacrément réduit le suspens. Avant de voir le film, je ne me faisais en tout état de cause pas de souci pour les nouveaux arrivants Captain Marvel, Steven Strange ni pour les GdlG. Dans ma ligne rouge: Haweke, Spider Man, Stark, Rhodes, Wanda. Quant à Thor & Hulk, bien fatigués, ils restent quand même source inépuisable de gags donc je les vois mal partir sauf intérêt personnel de leurs interprètes. Et pour Loki, Captain America (et le reste), je ne savais pas trop (NSP).

Et puis, après les dernières discussions et spéculations, à 00h30, la séance démarre enfin. Les premières secondes, inhabituelles pour un blockbuster initient sans doute possible l’aspect émotionnel de la situation crée par le claquement de doigts de Thanos. Le film s’annonce totalement différent d’Infinity Wars. J’ai rarement senti un tel frisson dans la salle de cinéma, si impatiente. On retrouve notre équipe de Vengeurs en perdition, partagée entre impuissance et l’acceptation de la situation.

Le reste sera très difficile à évoquer sans dévoiler les événements-clé du film. Rapidement au début du film, le spectateur se retrouvera face à une situation peu anticipable et ouvrant très largement les deux heures suivantes du film ( « whaaaat ? » sic ). C’était osé, et le pari et globalement gagné. Mais j’ai envie de rajouter un « mais ». Ce « mais » sur la différence entre fraîcheur et originalité. Cette péripétie n’est pas vraiment originale. Si on demande aux fans 10 solutions à l’effacement de Thanos, la trame (mais très globale) du film en fera partie. Heureusement donc que le film est divisé en presque trois parties et que cette « réponse » ne constitue pas le déroulement final de l’histoire des Avengers. Dans tout les cas, cette situation est fortement inspirante en gags et situations co(s)miques. Pour piquer votre curiosité, demandez-vous dans quelle situation notre cher Captain America voudrait faire croire qu’il a changé de camp ? Le style est au moins aussi bon que Thor Ragnarok.

Le rythme du film est inégal, alternant entre scènes lentes mais rarement inutiles et actions. C’est à la fois le problème et l’atout du film. Il se passe énormément de choses en parallèle. C’est Infinity Wars en pire : l’astuce de séparer l’action en plusieurs lieux géographiques pour pourvoir caster tous les personnages est encore plus poussée dans Endgame. Le montage en a fait les frais ; on sent que des scènes ont été coupées malgré les trois heures du film. C’est bien dommage ! 2 minutes de plus sur le boom-tap-smash final et 3 de moins par ici aurait peut-être affiné le rendu. Si elle s’avérait être en préparation, une version longue du film serait très très intéressante à regarder !

Niveau réalisation, il n’y a pas de défaut majeur. Je sens toutefois une cohérence et qualité légèrement plus faible, certainement dues à la taille du film qui a nécessité plusieurs équipes de tournage simultanées.

Sur les références du MCU, les fans seront comblés. L’univers est toujours plus mature et ne perd pas trop en cohérence. Le scénario permet l’ajout de très nombreux clins d’œil et de personnages historiques que l’on se s’attendait pas à voir. Ca ajout une profondeur sur la conclusion de la phase 3 du MCU. Il y a au moins deux scènes de la mythologie Marvel fortement attendues (et peut-être d’autres que j’ai oubliées en route) et qui ont suscité une forte appréhension du public.

Et enfin sur la conclusion de l’histoire démarrée par Iron Man il y a 10 an: je suis resté légèrement sur ma faim. Pendant tout le film, j’ai été tenu en haleine par plein de rebondissements et sur-enchères scénaristiques, mais je déplore une trop faible prise de risque sur la toute fin. Sans attendre une fin rocambolesque aux multi-univers permettant au X-Men de rejoindre les Avengeurs, je m’attendais à un bouleversement plus conséquent de l’univers.

Mais tout le monde ne s’en sort pas indemne; c’est mon esprit pessimiste qui parle. Je reste un grand fan du MCU qui va tout de même être impacté (notamment les Gardiens de la Galaxie et un éventuel Thor 4), et suis heureux que tout ne soit pas cassé non plus 🙂

Enfin, je suis quand même obligé, malgré mon spoiler-free, d’annoncer un obscur…

Ma note: 9/10. La convergence des histoires de tous les héros du MCU rendait Endgame inévitable et sauf erreur magistrale des studios, inratable. Les axes narratifs et le volume d’action sont impressionnants et apportent une fraîcheur inespérée par rapport à l’excellent IW.

Hors de la fan-base Marvel, le film pourrait paraît brouillon, complexe, mais camperait certainement sur une très bonne séance action-comédie.

Bien évidement à revoir !

Critique: Le Vent de la Liberté

Chose rare, je vais voir un film distribué en allemand. C’est un peu déroutant au début, car l’immense majorité de mes « VO » étaient anglaises.

« Le Vent de la Liberté » s’inspire des péripéties de deux familles allemandes Strelzyk (couple + deux enfants) et Wetzel (couple) qui ont chacune vécu leur séparation par le « Mur ». Deux bricoleurs vont décider de passer de RDA (Est) en RFA (Ouest).

La détermination des forces communistes à empêcher des civils met en abîme la guerre idéologique de la guerre froide. Ce sujet sera d’ailleurs évoqué directement par l’un des personnages. En plus de la défaite militaire, la RFA et tout le bloc Ouest risquent l’échec de leur modèle communiste. Rapidement dans l’intrigue, la Stasi mettra en oeuvre des moyens considérables: forces militaires, enquêteurs, afin d’identifier… quelques suspects n’ayant comme de délit que de souhaiter quitter le pays.

Après une faute ayant permis aux autorités de se rapprocher d’elle, la famille Strelzyk devra construire son échappatoire en toute discrétion malgré un avis de recherche et toute une équipe à leur trousses.

En pour construire une montgolfière, il faut une certaine quantité de matériaux… et du temps.

C’est techniquement bien réalisé, avec une tension forte. Le jeu d’acteur est correct sans être remarque non plus (je ne connais aucun des acteurs). L’aspect idéologique apporte certainement un petit plus très instructif sur la période de guerre froid.

Ma note: 8.5/10. Une agréable surprise !

Critique: Le Mystère Henri Pick

Le film est axé sur le duo Jean-Michel Rouve (Fabrice Luchini) et Joséphine Pick (Camille Cottin). Le premier est critique littéraire et voit publié le chef-d’oeuvre Les dernières heures d’une histoire d’amour d’après un manuscrit provenant de la « bibliothèque des livres refusés ». Ce manuscrit est au nom d’Henri Pick, le père de Joséphine Pick (Camille Cottin). Or H.P. est mort il y a plus de deux an, est pizzaïolo et n’a jamais écrit de sa vie.

JM Rouve, va alors se mettre en quête, au détriment de sa carrière, de trouver les origines de ce fameux manuscrit. Il va au cours de ses aventure rencontrer la famille Pick avec qui il va avoir des relations difficiles, car celle-ci s’est attachée au fait que le roman avait été écrit pour eux.

L’histoire est plutôt rafraîchissante, mais sans moments marquants non plus. J’ai apprécié les différents moment du duo et la relation entre l’improvisé détective et la famille dont il fouille les secrets.

A noter que la bibliothèque des livres refusés, point de départ de l’histoire, existe vraiment.

J’ai peu rigolé pendant la séance, « Le mystère Henri Pick » restera donc pour moi une comédie moyenne mais une correcte adaptation du roman éponyme s’inspirant de quelque faits réels, enrichie par un Fabrice Luchini toujours aussi théâtral.

Ma note: 6.5/10. Ce film sera vite oublié.

Critique: Destroyer

Ce film bénéficie d’une très forte publicité, avec une bande-annonce que j’ai trouvé excellente. Le choix musical et les dialogues apportent un suspens, une tension annonçant un succès du 7ème art.

Malheureusement, si l’interprétation d’une Nicole Kidman vieillie est au niveau (vraiment), ce n’est pas le cas du rendu final. Le teaser contient en fait la majorité des scènes d’actions du film. Néanmoins, l’intrigue n’est pas dévoilée car les dialogues présentés dans la bande-annonce sont hors contexte: ils ne correspondent pas à la situation présentée par la bande-annonce. J’ai eu légèrement l’impression de me faire arnaquer, et ce dès la première demi-heure du film.

Il m’est difficile de trouver ce qui manque au film. Le scénario n’est pas mauvais, la distribution encore moins ; mais le personnage construit par le réalisateur est trop fragile pour être crédible. On ne comprendra que peu se qui se passe dans le crâne d’une ancienne indic un peu trop opportuniste, et qui voit la situation se retourner contre elle. Elle cherchera ensuite à se venger quand elle retrouvera le chemin de personnes de son passé. A cela s’ajoutent quelques confusions (en tout cas chez moi) suites aux alternances entre périodes de flash-back et retour à aujourd’hui.

Ma note: 6/10. Une magnifique N.K sauve le film avec son interprétation.

Bonus, un autre exemple de bande annonce mieux réussie que son film.

Critique: Vice

J’écris cette critique à froid, dix jour après visionnage au cinéma. Si quelques détails m’ont probablement échappé depuis, le résumé ci-après reste très représentatif du film.

Nous sommes témoins ici d’une nouvelle transformation de Christian Bale, référence en la matière. Il incarne Dick Cheney, le « VP », ou le « Vice » de Georges W Bush, peu ou pas connu en France, tout du moins pour ma génération (qui le 11/01/2011 était déçue de ne pas pouvoir voir Vincent Lagaf’ à la télé). CB s’est encore surpassé dans l’interprétation de son personnage. La performance est encore plus saisissante après le visionnage d’une interview du vrai Dick Cheney. Je retrouve la même intonation de voix, la même posture et gestes ! Accompagné de Steve Carell, même Amy Adams a du mal à se faire remarquer dans ce casting irréprochable (et primé).

Dick Cheney est un politicien qui, aidé de sa compréhension de la politique et des affaires, de ses nombreux contacts et de sa faible moralité, devient un jour vice-président des États-Unis. Mais pas n’importe lequel, puisque sa présence sur la liste de « Georges » s’est faite sous conditions. Car Dick ne souhaite pas occuper un poste qu’il trouve trop symbolique et utilisera tous les moyens légaux ou non pour devenir l’homme le plus puissantes des U.S.

Ce biopic aux touches humoristiques voire un peu trollesques (impossible d’en dire plus sans spoiler) est magnifique et je me suis délecté de chaque scène avec Christian Bale. Je resterai sur une pensée peu positive: à quel point c’est exagéré ou vraiment représentatif de la politique américaine de l’époque, et aujourd’hui représentée par Trump ?

Ma note: 8.5/10. Le casting et la mise en scène sont le point fort du film. Avec un casting un peu moins bon, la note baisserait probablement.

Critique: Dragons 3 : Le monde caché

Je me déplace dans les salles voir des films d’animation essentiellement pour le visuel ; le public visé n’entrant pas vraiment dans ma catégorie d’age. Le visionnage du film le confirme, bien que je fus surpris d’avoir des voisins pas si jeunes que ça, mais je suppose que la langue anglaise (VOST) a du jouer.

J’avais apprécié le premier Dragons principalement pour l’originalité et la variété esthétique des dragons et surtout du plus puissant d’entre eux Krokmou / Toothless. How to train your Dragon 3 (nom original) fait aussi bien que son prédécesseur, sans rajouter d’éléments remarquables. Peu de prise de risque donc.

Le scénario simple avec peu de rebondissements, restera sans suspens. Dans un monde où les Dragons, convoités par des chasseurs, sont en danger, Krokmou prend son rôle d' »Alpha » (meneur) pour sauver son espèce.

Ma note: 7.5. De bonne humeur, je me suis finalement pris à l’histoire.

Critique : Alita : Battle Angel

Je n’avais pas particulièrement remarqué la discrète bande-annonce d’Alita, présageant d’un classique film d’animation-action.

5 minutes après le début de la séance, je remarque déjà la qualité visuelle du film. Le design d’Alita est impressionnant est très réussi, le personnage est très expressif. Je suis très vite tombé sous le charme de la cyborg aux énormes yeux. J’ai ressorti quelques scènes d’Avatar pour pouvoir comparer. Le rendu final est meilleur que le film qui a bientôt 10 ans maintenant. La différence est l’usage de moins d’effets spéciaux, plus de sobriété qui apporte un réalisme rare au film, et pour ça, il faut de vrais décors ! Les premières scènes avec Alita portant des vêtements humain, appréciant la nourriture ou simplement son toucher sont des exemples parmi d’autres. Et cela certainement aidé le jeu des acteurs qui n’ont pas eu à parler face à un fond vert.

Ce film est techniquement réussi ; je ne regrette pas ma séance Dolby Cinema 3D que je réserve aux films très visuels ou sonores (Bohemian Rapsody) car cela reste pas donné même pour un abonné (4€ de supplément pour le Dolby Cinema et 3€ pour la 3D).

Parlons maintenant d’Alita. Dans un monde futuriste dévasté par des guerres, une Cyborg est trouvée vivante dans une décharge par le Docteur Ido. Elle a perdu sa mémoire pendant son long sommeil. Mais peu à peu, lors de ses aventures, elle se découvre des capacités très spéciales. Au delà du rendu graphique, on trouve là un personnage très bien construit et contrasté entre son esprit adolescent et ses instincts de « Battle Angel ». C’est agréable d’avoir un personnage un peu plus profond et sensible et qui ne tombe pas dans le premier piège amoureux (mais le second ?) ou la simple rage.

Pendant 2h, le film nous imprègne lentement mais surement de l’univers imaginé par Yukito Kishiro, en même temps qu’Alita retrouve son identité. On y retrouve de nombreux Cyborgs, des tueurs à gages, un paradis technologique semblable à l’Elysium, et le Motorball, un sport « de balle » se jouant sur des rollers à propulsion. Un univers peu joyeux propice à de magnifiques scènes de combat. A la sortie de la séance, les deniers gros blockbuster (Avengers, Mission Impossible) me paraissent d’un coup bien fades.

Je finirai sur la seule fausse note du film: l’interprétation de Keean Johnson qui est décevant face à un Christopher Walz jouant encore une fois au docteur (mais pas allemand cette fois ci) ou un Mahershalant Ali de plus en plus remarquable et remarqué.

Je fini de rédiger cette critique me rendant compte que je n’ai pas parlé de la bande sonore. En y réfléchissant, elle ne m’a pas marqué, mais c’est une bonne chose, car cela veut dire que elle a très bien accompagné le visuel du film, sans s’y substituer. J’y ferai plus attention après un deuxième visionnage.

Les spectateurs semblent avoir désavoué les critiques, comme trop souvent dans des adaptations d’œuvres originales. J’espère bien voire une suite le plus rapidement possible, ce qui n’est pas encore gagné au vu des ventes.

Ma note: 9.5/10.

Critique: Les Estivants

Il m’est assez difficile de décrire ce film. Je n’ai trouvé aucun fil conducteur pendant les deux longues heures de ce court métrage. L’histoire commence sur Anna se faisant – plus ou moins – larguer par son mec, qui lui annonce qu’il ne viendra pas avec elle en vacances en Côtes-D’Azur. S’ensuit pour elle un séjour en famille compliqué, entre crise de nerfs, coup de fils compulsifs et forte naïveté.

Dans leur maison de vacance habitent un groupe de bourgeois parlant de problème de bourgeois et formé par Anna, sa sœur Éléna, un ancien PDG à la retraire et d’autres que j’ai oubliés. Cohabitent avec eux des personnels de maison totalement inutiles scénaristiquement. Ils amèneront fades amourettes, demandes salariales à leurs patrons qui n’accorde que peu d’intérêt à leur sort, et ne communiquerons jamais avec avec les personnes qu’ils servent.
Il y a trop de personnages qui interagissent peu ou pas ensembles, qu’on ne suit plus. Puis comme Anna et Éléna à un moment dans le film, on ne comprends plus rien.

Exceptionnellement, pendant l’écriture de ce texte, je me permet de vérifier, auprès d’autres critiques, si je n’étais pas simplement passé à côté du film. Cela ne semble pas être le cas, en tout cas je ne suis pas le seul.

Ma note: 2/10. A éviter, un film émotionnellement et scénaristiquement très très brouillon.

Critique: Une intime conviction

Après Edmond, c’est la deuxième fois en deux semaines que je découvre Oliver Gourmet dans la distribution. Il interprète dans « Une Intime Conviction » l’un des avocats actuels les plus médiatisés de France: Éric Dupond-Moretti. Il a plaidé pour Abdelkader Merah, Jérôme Cahuzac, Bernard Tapie ou Karim Benzema .. Le film n’est pas une biographie mais une plaidoirie du célèbre avocat, plaidoirie de l’affaire Viguier (spoil). Il démarre sur la révision du premier procès qui avait vu Jacques Viguier acquitté du meurtre de sa femme Suzanne suite à l’appel du procureur général.

Olivier Gourmet est accompagné de Marina Foïs, qui lui présente l’affaire. Pour des raisons personnelles, elle s’occupe de trouver l’avocat et d’une grande partie de l’analyse des nouvelles pièces ajoutées au dossier: les écoutes téléphoniques. Très impliquée, elle permettra grâce à son travail et de sa connaissance du dossier d’apporter des éléments-clés en faveur de la défense.

Mais ce dossier ne sera pas toujours facile et se fera parfois au détriment de sa vie personnelle. Les deux acteurs forment un duo puissant, sans fausse note. On rentre très rapidement au cœur de l’affaire, remarquable par la confrontation entre les deux parties. Car cette affaire oppose différents clans de la même famille, persuadée de l’innocence de son gendre ou de la culpabilité de leur beau-frère. Le tout axé, faut de preuves et de cadavre, sur la fameuse intime conviction des jurés, qu’on ne trouve d’ailleurs qu’en France.

On notera l’effort du réalisateur de tourner quelques scènes à Toulouse, mais n’y allez pour ça, cela reste très court.

Ma note: 8/10. Très bon film pour les amateurs de thrillers judiciaires.

Critique: Green Book

Je suis allé dans la salle séduit par la bande-annonce de Green Book, bionic d’un pianiste noir dans l’Amérique raciste (sixties).
Ayant un peu de retard -le film étant sorti le 23 janvier en France, je m’étonne encore de trouver une salle quasi-pleine, même pour un dimanche soir (~19h).

Après 2h passées devant l’écran, je me suis fait à l’idée qu’il n’y a pas vraiment de surprise dans ce film. Malgré l’originalité certaine de l’histoire, la bande-annonce ou le synopsis dévoilent la majorité de l’intrigue. Les éléments narratifs supplémentaires correspondront au quotidien des personnages du film. Ce n’est pas un point négatif, c’est l’occasion de découvrir un autre (nième) face du racisme en Amérique que moi, jeune européen, ne peut connaître. Et une « face » originale puisque les rôles sont pour une fois inversés.

Ce film raconte la construction d’une relation entre deux personnes qui n’étaient pas faites pour s’entendre: Don Shirley, talentueux pianiste démarrant une tournée « in the South » et Tony Lip, videur de boîte, rempli de préjugés et connu pour sa manière de gérer « les conflits ». L’un a besoin d’une assurance pendant son voyage et l’autre d’agent depuis qu’il est temporairement sans emploi. Petit à petit, pendant le voyage, les mondes se rapprochent.

L’intellectuel et très coquet Don essaiera au cours de son voyage d' »apprendre quelques manières voire la mesure à un Tony peu réceptif qui ne comprend pas le monde luxueux dans lequel vit Don Shirley. Car le pianiste joue pour l’aristocratie (ou bourgeoisie ?) de l’époque qui l’accueille pour sa musique mais refuse l’accès à ses sanitaires…

Cette construction est forte et certainement aidée par la performance des acteurs. J’avais été convaincu par la performance de Mahershala Ali dans House of Cards et c’est toujours le cas ici, même au piano. La performance de Viggo Mortensen est encore plus remarquable que son personnage plus expressif, plus mobile, plus tactile est probablement plus difficile à interpréter que Don Shirley lui-même. Car le don restera volontairement discret dans beaucoup de situations gérées par Tony Lip. Il n’en demeurera pour autant pas passif.

On esquissera sourires pendant le film, qui sera passé très vite et agréablement.

Ma note: 8.75/10